Toute oeuvre architecturale joue avec le plein et le vide, l’ombre et la lumière. La luminosité colorée du vitrail donne à ces impératifs une toute autre dimension, celle de la poésie, du merveilleux, voire du mystique. L’art magnifique des cathédrales si justement célèbres, tient pour une part importante au travail des maîtres verriers du Moyen-Âge. Art des formes, art des couleurs, art de la narration, les vitraux sont de véritables livres d’images, dans lesquels les personnages quasi vivants sont admirablement mis en scène, et modifiés, heure après heure, au gré du soleil et de la lumière. Pour Michel Petit, l’impératif consiste à accompagner et enrichir l’architecture par des ouvertures où entrera une lumière douce et colorée. Restaurer les splendeurs de Coutances, de Chartres ou de Tours est un art qui « sauve » d’une mort certaine des chefs-d’œuvre en réel péril. Fragilité du verre, minutie de la composition, ces techniques font appel tout autant à la chimie du verre qu’à la patience, à la précision, à l’humilité que demande le respect absolu de la volonté de l’artiste originel. Installé à Thivars, près de Chartres, sa technique de maître verrier s’applique tout autant à la création, en relation avec les exigences de l’architecture de bâtiments, tels que les écoles, les églises, les centres de conférences, les lieux de passage ou les funérariums. Les usages du vitrail peuvent être variés, et les motifs choisis s’adapter avec précision. Mais le jeu de la lumière fonction des ciels et du mouvement solaire reste l’impératif absolu. La lumière doit ruisseler « à travers » l’œuvre et c’est là, toute la difficulté. Le XXIe siècle ne manque pas de retrouver l’usage exceptionnel du verre de couleur pour égayer la vie, rehausser une façade, illuminer la grisaille d’une rue. Les élèves de Michel Petit et ses successeurs, dont son fils, se souviendront alors de ce que disait son maître de l’École des beaux-arts : « Domptez la lumière ! sculptez la !... »
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