De paille, de feutre ou d’étoffe… Autrefois porté par toutes les femmes, le chapeau est devenu l’apanage de la haute couture. Son art est celui de la grâce et de l’élégance. Pierre Debard y a excellé.
C’est à dix-sept ans qu’il commença sa vie professionnelle comme apprenti. Il apprit sur le tas, en regardant et en aidant. La meilleure façon, selon lui, de s’imprégner d’un tour de main. Il s’est ainsi initié au métier : le travail du feutre à la vapeur, le moulage sur une forme en bois de tilleul, l’exquis produit final qui met en valeur une nuque, un regard, un port de tête tout en s’adaptant à l’atmosphère d’un jour. Le chapelier a aussi su innover en proposant des modèles en paille cousue dès 1975, quand il eut l’idée de réparer de vieilles machines à coudre et d’embaucher de nouveaux employés pour s’en servir.
Dans son atelier de la rue Sainte-Anne, à proximité de l’Opéra et de la Bibliothèque Nationale, il fut le partenaire obligé des grands couturiers qui signèrent de leur griffe ce complément indispensable de toute collection. Pierre Cardin ouvrit le bal puis il y eut Dior, Givenchy, Yves Saint-Laurent… Parallèlement, l’accessoire demeura un incontournable des cérémonies officielles ou religieuses, l’un des derniers signes extérieurs de la différence entre les lieux, les occasions, les milieux. Sa couleur, son style, sa fantaisie ou au contraire son austérité sont les véritables marques d’un moment exceptionnel. Cet héritage perdure aujourd’hui au sein de la Maison Michel.