Si Jean Girel a choisi de se livrer tout entier à la céramique, c’est qu’il a foi dans le pouvoir d’expression de cette matière originelle qu’il tourne avec brio depuis l’âge de dix ans. Il aborde ses projets en potier avec un profond respect pour la répétition du geste et la façon artisanale. Une démarche en rupture avec le sentiment actuel :
« Pour moi, la création c’est l’art qui révèle les comportements de la matière elle-même, c’est une manipulation qui demande une proximité avec les éléments ».
Jean Girel élabore toujours ses propres mélanges, qu’il s’agisse des pâtes ou des émaux, avec une rigueur et une curiosité de scientifique. C’est ce qui fonde la cohérence très forte de son travail. Tout se tient. Tout est un. Sur les étagères de l’atelier s’alignent les pots de roches à broyer - ponce, kaolin, molochite, granit, lave de Volvic - mais aussi les sacs d’argiles récoltées au gré de ses déplacements.
« Je cherche toujours la substance qui va créer l’effet que je recherche pour produire en raccourci ce que la nature a mis des millions d’années à fabriquer. »
Tension, ébullition, retirement, matité… Jean Girel joue sur les courbes de températures pour obtenir l’effet escompté. Il a créé son propre four à gaz qui lui permet d’introduire de la vapeur d’eau au cours de la chauffe. Ce contemplatif émerveillé est un passionné de volcans. Il peut aussi s’inspirer de la mousse, des lichens, de la peau des reptiles ou des batraciens, des bols « fourrures de lièvre » des maîtres chinois ou des paysages des peintres flamands.
Parcours
1957 : Jean Girel découvre la céramique
1964 : Il entre aux Beaux-arts
2000 : Jean Girel est nommé Maître d’art
2004 : Il publie Sagesse du potier
2014 : Il publie Brève histoire de la céramique
2017 : Il participe à l'exposition Wonder Lab au Musée National de Tokyo