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La partition des lettres

Typographe au plomb

Fils d’un menuisier italien installé en Bourgogne, François Da Ros est touché très tôt par la grâce. Ses parents le font alors entrer au petit séminaire. L’enfant y découvre « le » livre c’est-à-dire la Bible. Il apprend le grec, le latin et l’allemand avant de choisir finalement la vie séculière. La typographie devient son sacerdoce.

Il monte sa propre imprimerie pour œuvrer non pas à l’ancienne mais à l’authentique. Ici, les compositions se font à la main comme du temps de Gutenberg. L’atelier compte bien sûr d’innombrables « casses » pour ranger les lettres de plomb. Il y a les hauts de casse, avec les majuscules, et les bas de casse, avec les minuscules. Mais le typographe avoue un faible pour le « cassetin du diable », alvéole réservée aux lettres abîmées, cassées, écornées qui un jour lui permettront de trouver le caractère indispensable. Il y voit un symbole et un encouragement. Le lieu abrite aussi une presse manuelle de fonte qui a probablement servi à fabriquer des assignats.

Ces outils historiques n’empêchent pas François Da Ros de faire appel à des techniques plus modernes. Il possède d’ailleurs sa propre maison d’édition, joliment nommée Anakatabase, pour publier des livres d’artistes. Des ouvrages souvent empreints d’une poésie proche de l’ésotérisme. Français, norvégien, grec… Les commandes les plus originales sont imprimées à la main. Le monde des typographes frondeurs, qui sent le souffre et bien souvent l’anarchie, se respire encore délicieusement sous la verrière de son imprimerie.

Parcours

1983 : Il crée sa propre imprimerie
1998 : François Da Ros est nommé Maître d’art

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François DA ROS

120, rue des Chantereines
93100 MONTREUIL