Francis MIGEON

L’ivoire est un matériau doux et sensuel qu’il faut apprendre à travailler à l’instinct, avec une minutie particulièrement exigeante.

Né en 1927, Francis Migeon a succédé à son père Adrien et à son grand-père Célestin qui lui ont donné la passion du travail bien fait et le goût de la création. Amédée Revet, son grand-oncle, qui était un sculpteur renommé, a également contribué à son apprentissage. Son fils Benoît incarne la quatrième génération, reprenant la tradition familiale depuis sa sortie de l’École Boulle. Aujourd’hui, l’atelier de Saint-Maur-des-Fossés, en banlieue parisienne, partage son temps entre les restaurations, la reproduction d’œuvres classiques et ses propres créations. Il est sollicité par les conservateurs de musées et de châteaux. Versailles a par exemple fait appel à ses services pour tourner et sculpter les boutons des tirants d’orgues de la chapelle royale. Bijoux, statues, crucifix, touches de piano ou pommeaux de cannes…

Dans le passé, l’ivoire a donné lieu à une production abondante qui intéresse aussi les antiquaires et les collectionneurs privés. Un art remis en question suite à la réglementation des matériaux décidée par la CITES, à Washington, qui interdit l’importation d’ivoire en 1976. Depuis cette décision, l’approvisionnement en matière brute ne dépend que des stocks disponibles en France. De nombreux savoir-faire ont disparu. Francis Migeon a longtemps représenté la Fédération nationale des ivoiriers, dont les professionnels sont les meilleurs garants de la protection de la faune et de la flore.

Parcours

1940 : Francis Migeon commence son apprentissage dans l’atelier familial
1985 : Il devient président de la Fédération nationale des ivoiriers
1996 : Francis Migeon est nommé Maître d’art
1985-1990 : Il travaille avec son fils qui prend son indépendance
2015 : Il cesse son activité