La dorure au mercure date de l’Égypte des pharaons. C’est un art mythique qui se rapproche de l’alchimie, toujours en quête d’une impossible transmutation du plomb en or. Le processus chimique consiste à porter l’or et le mercure à très haute température. On extrait ensuite une miraculeuse pâte d’or, aussi souple et douce que de la soie, grâce à une technique qui demande une grande maîtrise car elle comporte aussi des dangers.
Claude Kern fut le maître absolu de cette pratique. Il savait comment produire l’éclat unique que requièrent les dorures sur bronze du Grand Siècle français et tant d’autres merveilles de par le monde. On lui doit des restaurations et des restitutions prestigieuses : objets, salons, galeries, palais… Son univers était celui du faste et du luxe suprême. Dans l’atelier de la maison Mahieu, où il travaillait depuis les années 1960, s’enchevêtraient et s’accumulaient d’invraisemblables richesses : statues, pendules, lustres, cadres, poignées… Un fascinant capharnaüm où l’or régnait en maître. Il côtoyait volontiers les antiquaires et les décorateurs de renom comme les collectionneurs et les particuliers qui venaient y chercher cette patine, ce vert-doré, cet éclat terne inimitable que seule peut offrir l’étonnante dorure au mercure. Un savoir-faire difficile que Claude Kern s’efforçait de transmettre.
Son atelier est toujours en activité dans le XIe arrondissement à Paris.
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