Galons, franges et glands… La passementerie est un art raffiné qui souligne la beauté d’un tissu, d’un vêtement ou d’une texture. D’apparence futile, elle est pourtant à l’ameublement ce que le cadre est à la peinture. Elle le met en valeur, discrètement.
Bernard Gomond a embrassé la passementerie en épousant la fille d’un passementier. Né en 1919, il en a appris les moindres finesses au sein de son atelier parisien. Chardons, macarons, migrets, girolines ou jasmin conféraient à son univers créatif un charme que l’on croyait évanoui et qu’il transmit dans des ouvrages ou des articles spécialisés. Un chantier emblématique ? La réalisation de la passementerie du grand salon Napoléon III pour le palais du Louvre. Cette tradition de grand luxe permet en effet la restauration à l’identique, en France comme à l’étranger, de lieux chargés d’histoire.
Bernard Gomond s’adonna également à la création pour des commanditaires passionnés venus du monde entier chercher dans ses textiles une touche originale, colorée et personnalisée. Il a ainsi consacré une part importante de son temps à l’adaptation de son art à la décoration contemporaine. La transmission du savoir le préoccupait beaucoup d’autant plus qu’aucune école ne forme aux techniques de cette discipline qui ne peut être enseignée qu’en atelier. Bernard Gomond exposa avec bonheur à Washington, à Londres ou à Genève.