L'émotion d'une peau
Mais que recherche donc ce maroquinier atypique ? « Que l’émotion prime dans la rencontre avec l’objet. » Serge Amoruso sait mettre son imagination féconde et son sens de l’innovation au service de cette quête. Il travaille le cuir, évidemment, ou plus précisément les peaux. Un domaine qui n’a guère de limites. Rien ne l’amuse autant que de pousser au plus loin l’originalité du matériau ou le chatoiement évocateur des couleurs.
Son talent éclate quand on pénètre dans sa boutique-atelier du Viaduc des Arts. Là se côtoient sacs, étuis, ceintures, pochettes, boîtes, couteaux, bracelets montres et petits meubles contemporains. L’amateur reconnaîtra parmi ces pièces de cuir, empilées les unes sur les autres, le galuchat, la peau de requin ou de roussette, la queue de castor ou de lézard, l’autruche, l’alligator, le crocodile, l’iguane, l’émeu et la vachette ou bien encore le karung, un serpent de Java.
Serge Amoruso associe ces peaux somptueuses à d’autres matériaux en d’harmonieuses combinaisons. Il use ainsi du bambou, de bois précieux, d’ivoire de mammouth mais aussi de titane et de météorite. Le maroquinier se montre toujours extrêmement attentif aux demandes de ses clients. Il prend le temps de les écouter, pour mieux les étonner. C’est ainsi que nait entre ses mains une trottinette gainée d’alligator ou bien un étui à baguette de pain en vachette naturelle. Il a aussi tapissé de galuchat les ascenseurs d’un palace de Monaco.
Parcours
1978 : Serge Amoruso obtient son CAP de maroquinier
1995 : Il ouvre son atelier
2010 : Serge Amoruso est nommé Maître d’art