H.H. Services
Hubert Haberbusch a fondé son entreprise il y a 40 ans. Dans une ancienne filature strasbourgeoise, à deux pas de la frontière allemande, il perpétue un savoir-faire hérité des grandes maisons de la carrosserie et donne au bâtiment une seconde vie. HH Services est un lieu ouvert qui accueille en permanence des compagnons, des stagiaires et des apprentis. Sans frontière entre le bureau et l’atelier, chacun participe à la vie de l’entreprise et la transmission est omniprésente.
Afin de rendre aux vieilles automobiles qui lui sont confiées – et dont il ne reste parfois que le châssis – leur splendeur passée, le Maître d’art est capable de recréer entièrement des ossatures en bois. Mais le coeur de son métier est ailleurs : dans le travail de la matière, dans la contrainte des feuilles de métal qu’il façonne à l’aide d’outils et de machines traditionnels jusqu’à obtenir la forme finale, lisse et brillante.
« Nous utilisons les mêmes gestes qu’il y a 100 ans, explique le Maître d’art. La technique est issue de la chaudronnerie et de la dinanderie mais elle est adaptée aux tôles fines. »
Loin des standards, le contrôle se fait à l’oeil, au toucher et même à l’oreille. HH Services est riche d’un patrimoine technique exceptionnel. Toutefois, c’est davantage l’esprit de l’atelier que le Maître d’art souhaite transmettre à son Élève, Isaak Rensing. Hubert Haberbusch travaille pour des passionnés, des collectionneurs ou des musées, comme la Cité de l’Automobile de Mulhouse ou le Musée de l’automobile Henri Malartre. La plupart de ses clients sont des clients fidèles. Nombreux sont ceux qui viennent de l’étranger. Lorsqu’un nouveau commanditaire se présente, il doit d’abord prendre le temps de visiter l’atelier, de rencontrer toute l’équipe, de comprendre comment chacun travaille. C’est un rituel auquel le Maître d’art est attaché car la confiance est essentielle. Restaurer une voiture de collection ne requiert pas seulement une grande technicité. La réussite d’un projet demande aussi une part d’interprétation et de créativité. Il faut en effet savoir “lire” une carrosserie pour imaginer et reproduire les parties manquantes, sans plan, parfois à partir d’une photo unique, et tenter de se rapprocher le plus possible de la conception initiale.
Pour Hubert Haberbusch, le titre de Maître d’art apporte d’abord une reconnaissance à la profession.
« Ni artistes ni mécaniciens, nous sommes enfin perçus comme des artisans d’art ».
Porté par la Fédération Française des Véhicules d'Epoque (FFVE), le projet d’inscription des savoir-faire artisanaux des carrossiers-restaurateurs à l’inventaire du PCI français a abouti en juillet 2021. Une communauté entière d’artisans et d’amateurs de véhicules anciens voit ainsi son attachement pour le patrimoine roulant reconnu.
L’Institut National des Métiers d’Art (INMA) est fier d’avoir accompagné la FFVE pendant un an et demi dans ses recherches et son travail d’enquête.