Francine NICOLLE

C’est en feuilletant un livre que Francine Nicolle a découvert par hasard le boutis. Le coup de foudre est immédiat pour cette enseignante à la retraite qui anime alors un groupe de couture près de Calvisson. Aussitôt, elle entame une enquête sur cette broderie du Midi disparue dans les années 1870 : « Le savoir-faire n’a jamais été écrit. J’ai donc reconstruit la technique en dépiotant des petits bouts usés, en observant les trous ».

Le boutis s’est largement diffusé dans les manufactures textiles de la région au XVIIe siècle. Il a donné lieu à une production prolifique : caracos, courtepointe, jupons de marié… « Le principe, c’est la mise en relief » explique celle qui a effectué de nombreuses recherches et écrit plusieurs ouvrages sur cette technique. « En suivant le tracé d’un dessin on coud ensemble deux tissus superposés et on passe ensuite des mèches entre les épaisseurs pour rembourrer les motifs cloisonnés. »

Pour faire renaître cette tradition, Francine fonde La Maison du Boutis à Calvisson avec l’aide de l’Association des Cordelles-Boutis en Vaunage. Cours, stages et ventes financent les acquisitions du musée au sein de cette structure, gérée par des bénévoles. L’atelier d’art rassemble une douzaine de brodeuses chevronnées : « Nous réalisons des commandes spéciales comme une courtepointe de naissance pour Giulia Bruni-Sarkozy ou encore un reliquaire pour la chapelle Chapelle Sainte-Dévote des Grimaldi. » Le meilleur souvenir reste l’inauguration de l’exposition dédiée à la tenture médiévale, patiente copie d’une pièce rarissime du XIVe, au Victoria and Albert Museum à Londres en 2009. Elle a nécessité 7000 heures de travail.

Parcours
1982 : Francine Nicolle prend sa retraite anticipée de l’enseignement
1991 : Elle découvre le boutis en feuilletant un livre et en étudiant la collection Cabanel
1993 : Création de l’Association des  Cordelles Boutis en Vaunage
2000 : Elle fonde La Maison du Boutis
2013 : Francine Nicolle est nommée Maître d’Art