Verre et temps
« Pourquoi le verre ? Je suis né dedans et j’ai fini malgré tout par en faire quelque chose qui me concerne. » Originaire de Conches-en-Ouche, Antoine Leperlier a découvert la pâte de verre aux côtés de son grand-père, François Décorchemont, l’un des principaux acteurs du renouveau des arts du feu à la fin du XIXe : « Pour moi, la technique passe derrière les exigences de l’expression. Il faut avoir quelque chose à dire. » Cet esprit libre et philosophe cite volontiers Bergson ou Einstein quand il évoque son rapport à la matière : « L’art reste essentiellement une réflexion sur le temps. Je travaille donc le verre qui permet de mettre en évidence cette dimension grâce entre autre à la transparence. »
Dans ses œuvres, on retrouve à la fois les formes fossilisées du temps inamovible et les mouvements de la vie intime du matériau : « Ce sont des intuitions qui se font dans la rêverie. Elles ne sont pas théorisées mais, comme un alchimiste, je cherche à réaliser la synthèse impossible entre le flux et le fixe. »
Antoine Leperlier se bat pour que les artistes puissent revendiquer l’intégralité du processus de création, jusque dans le traitement charnel du matériau : « Je ne suis pas pour la division des tâches. » Voilà pourquoi il s’intéresse de près à la réouverture des ateliers dans les écoles d’art. Il milite aussi pour décloisonner l’art et les métiers d’art, rompant avec le caractère utilitaire de l’objet. C’est dans cet état d’esprit qu’il a conçu l’exposition Le Banquet pour le salon Révélations en 2015. Son travail est présenté par plusieurs galeries, en France comme à l’étranger.
Parcours
1968-1971 : Antoine Lerpelier s’initie à la pâte de verre avec son grand-père
1972 : Il se lance dans des études de philosophie et d’arts plastiques
1994 : Antoine Leperlier est nommé Maître d’art
2001 : Il obtient le Prix Bettencourt pour l’Intelligence de la main
Antoine LEPERLIER
27190 CONCHES EN OUCHE