Comment préserver ce que l’on est le dernier à savoir ? Lorsque Joël Bertin décide de prendre sa retraite, la question de sa succession devient fondamentale. Il est alors le dernier fondeur de caractères typographiques à maîtriser la totalité des opérations de fonderie, tandis que toutes les formations pour les métiers de graveur et de fondeur de caractères ont désormais disparu. Dans l’Atelier du Livre d’art et de le l’Estampe de l’Imprimerie Nationale, l’avenir de l’atelier de fonte de caractères est incertain.
Philippe Mérille, qui travaille à l’Imprimerie Nationale depuis plus de 10 ans, décide d’en prendre la relève. Diplômé de l’Ecole Estienne, il avait d’abord intégré le service prépresse avant de rejoindre celui du Livre. En 2011, Philippe Mérille devient ainsi l’Elève de Joël Bertin. L’enjeu est important puisqu’il s’agit de sauver un savoir-faire voué à disparaître. L’Elève est conscient de la responsabilité qui lui incombe, d’autant que la transmission est complexe : elle concerne à la fois toutes les étapes de la création de caractères typographiques, mais aussi l’entretien d’un équipement particulier pour lequel il n’existe plus de technicien spécialisé.
Aujourd’hui, Philippe Mérille considère que son savoir est toujours en danger et songe déjà à former un éventuel successeur.
Parcours :
1987-1990 : Philippe Mérille se forme à l’Ecole Estienne et obtient un CAP de photocompositeur
1990 : Il entre à l’Imprimerie Nationale au service prépresse
2005 : Il intègre le service du Livre
2011 : Philippe Mérille devient Elève de Maître d’art pour reprendre l’atelier de fonte de caractères